Course d'Orientation, VTT, Trail

Raid Azur au goût ?? Mmmh.... bizarre!

Hervé

Depuis le retour  du Jura, je suis vraiment mal en point : fièvre, mal aux oreilles, nausées, le médecin m'envoie faire des analyses de sang mais rien d'anormal. J'envisage même d'annuler notre participation au Raid Azur, d'autant que le médecin ne me donne pas son feu vert! Dans l'indécision totale, je prépare quand même les sacs, histoire de simuler la prépa jusqu'au bout! Finalement, vendredi soir 20h on jette les dés sur la table et .... bingo, on est joueur, on tente le coup, et puis qui sait, hein?!

ste baume1ère journée

Samedi 7h départ direction Mazaugues au pied du massif de la Ste Baume dans le Var. La pluie et le vent sont de la partie, pas top pour trouver de la motivation dans ces conditions. Sur place, tout s'organise dans la plus grande simplicité, faut dire que l'on doit être une centaine de coureurs à s'élancer pour cette édition, vraiment pas énorme!

Bientôt 12h, les sacs sont prêts, contrôlés et en attendant le départ on se réchauffe comme on peut. Avec Anne on fait équipe en mixte sur le circuit B, un peu dans l'inconnu, on repère quelques-uns de nos concurrents.

Allé GO, c'est parti. D'emblée on laisse une carte propre dans le sac au sec! On décide de tout reporter sur place car la pluie est annoncée et puis finalement on a doublement bien fait car 2 définitions de postes sont fausses , les arbitres vont vite corriger ça! Sauf que dans cette histoire le chrono tourne et on laisse 25min sur le report de postes, peut mieux faire sur ce coup! La stratégie est simple, j'oriente, Anne me suit sans carte, et si besoin valide certains choix!

  carte raid azur J1carte raid azur J1bisOn est très moyen sur les premiers postes, limite nerveux et fébriles, car on sait qu'on accuse déjà du retard sur les autres équipes. Après 3heures de courses, je commets une erreur de calage en bordure de ruisseau alors qu'on est au pied de la balise (49), on jardine 8min et derrière on fait une mauvaise sortie de poste. Dommage car on était bien jusque là, bien revenus dans la course, ça casse un peu la dynamique et la fatigue semble nous rattraper. J'essaie de faire au plus court en coupant dans le vert avec ce sentiment de ne pas progresser, mais les chronos intermédiaires montreront ques les choix étaient bons. Physiquement Anne commence à peiner, de mon côté je tiens le coup mais les jambes sont bien raides et les crampes pas très loin. A 4 postes de l'arrivée on rattrape une équipe mixte en plein jardinage, ils ont pris la même option que nous (peut-être pas la meilleure), la zone n'est pas très précise et nous aussi on y laisse des plumes. Je décide de sortir de la zone et de la contourner, on trouve alors rapidement le poste 92 mais avec 20 min de trop. On file vers l'arrivée, encore 3 postes, l'orage menace et c'est la grêle qui nous accompagne jusqu'à l'arrivée! Première étape terminée, usant.

Au classement le mal est déjà fait, les premiers ont 70min d'avance sur nous seconds, une sacrée claque : bref pas de départ en chasse pour dimanche. Trop de temps laissé aux reports de postes, trop d'hésitation la 1ère heure et avec les 2 erreurs milieu et fin de parcours, ça pardonne pas!

Le bivouac

On monte la tente sous la pluie, complètement frigorifiés. La soupe offerte pas l'organisation complète notre ration bien maigre du soir : bolino et purée mousseline. On traine pas, on file sous la tente se réchauffer, il fait à peine 5°C malgré le feu de camp improvisé. Comme tous les bivouacs, la nuit est interminable, froide et en plus bien humide! J'ai dû fermer l'oeil qu'à quelques reprises et question récupération pas terrible. Au petit matin, pas de réveil en fanfare, les premiers départs sont prévus pour 7h30, nous on se prépare pour 8h départ en masse. Doucement on se met en place, le sac à dos est étrangement plus lourd que la veille, la faute à la tente et aux affaires trempées!

2ème jour

A la prise de déf', même tactique que la veille, on reporte tout sur place et les choses se passent beaucoup mieux : 15 min pour reporter 30 postes et c'est parti. On attaque doucement pour se mettre en chauffe, le soleil est ce matin de la partie, et ça change la donne je suis même trop couvert. Physiquement on est bien, les douleurs de la veille sont a priori de vieilles sensations.

carte raid azur J2Les choses se déroulent assez bien, une petite crainte dans une zone de vert (110-42) pas très précise mais on est bon, une erreur de 5min dans une zone ruisseaux-falaises (53), mais bon pas de quoi nous perturber. D'autant qu'après 2 heures de course, on rattrappe l'équipe mixte (3ème), qui avait sans doute choisit l'option de reporter en course.

Bizarrement ce moment là de la course me déstabilise beaucoup plus qu'il ne me motive. Nous sommes au 1/3 du parcours et je me dis que quelquechose ne tourne pas rond ; j'ai en tête que le 2ème jour est toujours plus court que le 1er, en plus l'organisateur annonçait les 1ères arrivées à partir de 10h30 et il est déjà 10h???

Le décrochage

Inconsciemment je sors totalement de la course, je demande à Anne le choix qu'elle veut faire sur un poste à poste pas plus difficile qu'un autre, mais je me plante complètement dans l'approche de la balise (97) on y laisse 15 min, puis à nouveau 15min sur le poste suivant(102). En l'espace d'1 heure la physionomie de la course a complètement basculé. Anne m'annonce qu'il y a une barrière horaire prévue à 12h au croisement de routes (104), il nous reste à peine 30min pour l'atteindre, c'est pas gagné... Coup dur! J'analyse vite fait la situation, Anne s'est déjà tordue à 3 reprises la cheville, elle n'est pas au mieux, de mon côté je manque de jus, et puis logiquement si on est si proche de la barrière horaire c'est qu'en théorie on est vraiment à la rue, d'autant qu'après le point de contrôle il reste encore une grosse boucle de 2 heures. Je pense aussi aux conséquences négatives d'une telle rallonge et je veux éviter à tout pris la blessure aussi bien pour Anne que pour moi, bref j'annonce qu'on stoppe au point de contrôle. Décision encore incompréhensible aujourd'hui, l'abandon c'est pas mon truc!

carte raid azur J2bisAprès coup, c'est encore plus rageant car au moment où je prends la décision de jeter l'éponge (poste 15/30 - 3 heures de course), on a seulement 20min de retard sur les meilleurs (les 3èmes qu'on a doublé) et à égalité de temps de course avec les 1er de la veille, et pire on arrive au poste de contrôle dans les délais sans forcer!

Forcément une fois que je me suis mis ça en tête impossible de remettre la machine en route, alors qu'habituellement le mental est vraiment mon point fort, certainement trop de fatigue accumulée ces derniers jours et un manque d'expérience dans la gestion de ces passages à vide. Bizarrement aucune image positive ne m'est venue, le fait de doubler l'équipe 3ème ne m'a pas boosté, rester en course pour la course ne me vient pas à l'esprit, l'idée que les autres équipes sont autant fatiguées que nous non plus.

009Déboussolés, on se dirige vers l'arrivée en glânant les derniers postes du parcours (8 balises non poinçonnées), mais avec pleins de visions négatives en tête alors qu'au final le niveau physique avec les autres concurrents était assez proche, dommage, mais à mon sens une mauvaise estimation des temps de course de la part de l'organisation  a effectivement déstabilisé plus d'une équipe.

Mais ma foi, ce raid il aura été bien utile à plus d'un titre, et maintenant reste à corriger le tir et mieux finir dans 4 semaines.

Heureusement, le repas nous requinque sérieusement, on retrouve l'équipe Echo73 vainqueur de notre catégorie, moment sympa, petit débriefing du we, choix d'itis, de quoi redonner un peu le moral....
Voilà on quitte le sud
après 9h de course à pied et  quelques regrets,  mais surtout un bon bol d'air aux senteurs de thym et romarin sauvage, c'est déjà ça!

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